Le bronzage par pulvérisation repose sur l'utilisation de la dihydroxyacétone (DHA), une découverte accidentelle qui remonte aux années 1920. La DHA est un sucre simple dérivé de la canne à sucre ou de la betterave. Cependant, ce n'est qu'au milieu des années 1950 que ses propriétés de bronzage furent pleinement découvertes.

Découverte de la « réaction de Maillard »

La réaction de la DHA - la DHA est en fait un sucre simple - avait été largement décrite dans les années 1920 par Louis Maillard en France. Bien qu'il ne se soit pas intéressé au tannage, ses recherches portaient sur la couleur de la bière, du pain grillé et des viandes cuites et sur les raisons pour lesquelles ces produits devenaient bruns lorsqu'ils étaient préparés. Maillard a fini par déterminer que la couleur brune était due à une réaction entre les protéines et les sucres contenus dans les aliments. C'est la « réaction de Maillard » à laquelle nous faisons aujourd'hui communément référence.

Les travaux du Dr. Eva Wittgenstein

L'histoire commence véritablement avec les recherches menées par le Dr. Eva Wittgenstein, une chercheuse à l'Université de Cincinnati. Dans les années 1950, elle travaillait avec la DHA dans le cadre de traitements contre des maladies métaboliques.

Dans les années 1950, à l'hôpital pour enfants de l'université de Cincinnati, la chercheuse Eva Wittgenstein a commencé à administrer de fortes doses orales de DHA à des enfants souffrant d'une maladie de stockage du glycogène, dans l'espoir de remédier à l'absence de production de cette substance par l'organisme. Bien que la DHA n'ait pas mauvais goût, elle n'était pas toujours bien tolérée. Souvent, les enfants vomissaient une partie de la substance et les infirmières l'essuyaient avec soin de leur peau. Toutefois, comme c'est le cas avec les enfants, il n'est pas facile de garder leur visages propres, et toutes les taches n'étaient pas essuyées comme il se doit. C'est alors que Wittgenstein a remarqué qu'une couleur brune apparaissait aux endroits où la DHA était restée en contact avec la peau. Intriguée par cette observation, elle a préparé des solutions de test du composé et a essayé différentes concentrations sur sa propre peau. Et voilà que ces zones de sa peau prennent une teinte plus foncée, semblable à celle du bronzage.

Développements ultérieurs

À la suite des découvertes du Dr. Wittgenstein, les premiers produits autobronzants commerciaux contenant de la DHA ont été introduits sur le marché dans les années 1960. Le premier produit de bronzage au monde contenant de la DHA, Man-Tan, a été mis en vente dans les années 1950. Comme son nom l'indique, ce produit était destiné aux hommes, mais il n'a pas décollé en raison de ses résultats imprévisibles. Il n'y a pas deux bronzages identiques, car chaque peau est différente, notamment en ce qui concerne le pH et le degré d'hydratation. Man-Tan pouvait rendre la peau orange et avait tendance à laisser des traces, sans compter qu'il ne sentait pas très bon ! De la même manière, la société Coppertone a lancé le tout premier produit de « Quick Tan (QT) », qui prétendait fonctionner à l'intérieur et à l'extérieur, avec un bronzage se développant en quatre à cinq heures. Cependant, ces inconvénients ont stimulé la recherche et l'innovation, conduisant à des améliorations continues des formules et des méthodes d'application.

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Estee Lauder à la rescousse

À la fin des années 1990, Estee Lauder a noté dans un brevet que la DHA sous forme de crème reste à la surface de la peau, s'accumule ou s'agglomère. Il en résulte un bronzage qui n'a pas l'air naturel. C'est à ce moment-là que les gouttelettes atomisées ont été lancées comme moyen d'appliquer la DHA sur la peau. Lorsqu'elle est pulvérisée comme de la peinture, la DHA peut atteindre davantage de cellules, ce qui permet d'obtenir un bronzage beaucoup plus naturel.

Le bronzage par pulvérisation

Puis sont apparus les autobronzants. Mystic Tan, la première version grand public, a été lancée en 1998 et donnait de l'éclat simplement en se tenant debout dans une machine automatisée qui aspergeait les utilisateurs sous tous les angles. Cette méthode s'est améliorée en 2003, lorsque Jimmy Coco a créé le premier kit de bronzage par pulvérisation mobile au monde (connu sous le nom de « The Bomb » (la bombe)) qui lui a permis d'acquérir des clients tels que Heidi Klum, Victoria Beckham et Katy Perry, ouvrant ainsi l'ère du bronzage par pulvérisation des célébrités, que l'on voit encore aujourd'hui sur les tapis rouges.

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